Dans l’article « Les boulets vibratoires et les Ballons d’Amour : petite enquête sur la mémoire cellulaire », je vous ai parlé de mémoires stockées dans nos cellules qui contiennent tout notre vécu personnel (heureux et malheureux) depuis notre vie intra-utérine et bien au-delà…c’est-à-dire, qu’elles contiennent également les traumatismes non résolus de nos ancêtres (ce qu’on appelle le transgénérationnel) ainsi que ceux de nos vies passées !
Ici, je vais aborder la question du transgénérationnel, car nous sommes tous concernés par ces mémoires, que nous portons en nous et, qui forment une partie de nos « boulets ».
Pour parler de ce sujet si important, je laisse la parole à Anne Ancelin Schützenberger qui a écrit de nombreux ouvrages sur ce thème :
« J’ai coutume de dire que les humains sont comme les vaches : ils ruminent, et ils le font toute leur vie et sur plusieurs générations. Ils ruminent leurs secrets de famille, leurs deuils non faits et les bonheurs passés, leurs sentiments d’injustice, leurs rancœurs, etc. Et, jusqu’à ce qu’ils cessent de ruminer, jusqu’à la levée du secret, l’histoire familiale se répète. […]
Le transgénérationnel est comme une « patate chaude » qu’on se passe de main en main et de génération en génération. Elle brûle toutes les mains par lesquelles elle passe. […]
Dans certaines circonstances, les choses de la vie sont à tel point difficiles que les parents décident de ne pas les dire. A la première génération, c’est un non-dit ; à la deuxième génération, c’est un secret de famille ; à la troisième génération, cela devient un impensé généalogique, c’est-à-dire qu’on ne peut même pas penser ces choses.
Tout ce passe comme s’il y avait un fantôme dans notre crypte, ou un cercueil, ou un tombeau, que les descendants gardent dans leur cœur, d’où sort le fantôme qui s’exprime comme un effet ventriloque. Ce que nous ne savons pas et qui nous hante, est généralement un secret de famille non dit qui se transmet de génération en génération.
Ce secret de famille se résume toujours à un nombre limité de choses considérées comme honteuses à l’époque des faits : un assassinat, qu’il s’agisse de quelqu’un qui a été tué ou qu’il s’agisse d’un meurtrier ; quelqu’un qui a fait de la prison, quelqu’un qui a fait une banqueroute frauduleuse ou déposé un bilan ; quelqu’un qui a été accusé ou condamné pour inceste ou viol ou agression sexuelle ; ce peut être aussi quelqu’un qui a subi une dégradation nationale pour avoir collaboré avec l’ennemi ; c’est quelqu’un qui a divorcé ; ou encore quelqu’un qui a eu la tuberculose, ou le sida, ou le cancer.
A certaines époques, et parfois encore aujourd’hui, on ne pouvait pas parler de ces choses-là qui étaient sources de honte. Tout ce qui ne correspond pas à l’image sociale d’une société à un moment donné, la plupart des gens n’arrivent pas à le gérer. Cela devient un secret. Parfois c’est un secret partagé par toute la famille, mais la plupart du temps c’est un secret par rapport aux enfants. Et c’est dévastateur.
Quand on lève ce secret, quand on arrive à appeler un chat un chat, l’intelligence des enfants s’ouvre, ils cessent parfois de faire des fautes d’orthographe, l’histoire et surtout les mathématiques cessent souvent d’être pour eux un casse-tête chinois, et il est fréquent qu’une partie des troubles et des maladies disparaisse. Pas tout, bien sûr, ni toujours, et pas avec tout le monde. Mais suffisamment pour que ce soit important d’en parler ».
Si vous vous sentez concernés par la question, vous pouvez demander une « analyse transgénérationnelle » qui se réalise à travers la construction d’un arbre généalogique, fait de mémoires et, sur lequel on inscrit les événements importants de la vie familiale. Le tableau d’ensemble, une fois achevé, provoque un choc émotionnel libératoire.
Vous pouvez le faire vous-même, en vous aidant des livres d’Anne Ancelin Schûtzenberger qui vous fournit des bases ou, si vous préférez, vous pouvez aussi vous faire accompagner par un thérapeute formé à la psychogénéalogie.
En faisant cela, vous vous libérez du poids familial, devenu un boulet pour vous au fil du temps et vous libérez vos ancêtres. C’est un très beau cadeau pour vous et votre lignée familiale.
Prenez soin de vous,
Corinne
Source : « Exercices pratiques de psychogénéalogie, pour découvrir ses secrets de famille, être fidèle aux ancêtres, choisir sa propre vie ». Anne Ancelin Schützenberger