Nathalie Crépin

Le pouvoir transformateur de nos épreuves.


Je m’appelle Nathalie. Je suis arrivée sur Terre il y a maintenant plus de 47 ans, ce qui m’a donné l’occasion, comme à tout un chacun, de traverser quelques tempêtes.
Ces tempêtes de la vie qui viennent nous chahuter brutalement, personne ne les vit de la même façon. Et la souffrance ressentie n’est d’ailleurs pas forcément proportionnelle à la gravité apparente de l’événement vécu. On peut très bien couler à pic et souffrir énormément alors que, de l’extérieur, la situation ne semble pourtant pas être si terrible. Et on peut très bien rester stoïque sur le pont et tenir bon la barre, alors qu’on est face à une situation a priori très compliquée.


C’est ce que je constate concernant ma propre vie, en tous cas.


Dès petite, j’ai eu beaucoup de mal à trouver ma place. Avec un frère, de 11 mois mon aîné, qui
souffrait d’une malformation cardiaque, j’ai longtemps vécu « dans son ombre », persuadée que personne ne m’aimait ni me portait d’intérêt. Même si, objectivement, avec le recul, je considère que ma vie était douce et que j’étais, bien évidemment, choyée, ce sont des années où – enfant et adolescente – j’ai ressenti beaucoup de souffrance et de mal-être. Je me faisais tellement petite pour ne pas créer de soucis supplémentaires à mes parents que, souvent, j’ai même souhaité disparaître
complètement et quitter cette Terre sur laquelle je ne me sentais pas correctement adaptée.


Les vraies épreuves de ma vie ont été au nombre de trois : la première, le décès de mon frère, quand j’avais 18 ans. La deuxième, une fausse couche à trois mois de grossesse, quand j’avais 27 ans. Et la troisième, la maladie incurable, quand j’ai eu 38 ans.
Trois événements que l’on serait tenté de vouloir hiérarchiser, du plus dramatique ou plus anodin.
Et pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, celui qui m’a fait le plus souffrir est celui qui est le plus banalisé : la fausse couche. Parce qu’il est venu faire résonner mes blessures d’âme les plus importantes.


Quand la maladie (une myasthénie + un thymome) est arrivée, en 2011, j’avais finalement déjà pas mal cheminé personnellement, à différents points de vue, ce qui m’a permis d’accueillir immédiatement la situation comme quelque chose de POSITIF dans ma vie. Je ne pouvais pas l’expliquer, mais j’en percevais tout le potentiel et j’avais bien l’intention de saisir à pleines mains
cette opportunité : celle de sortir des obligations dans lesquelles je m’étais enfermée au fil des dernières années, pour enfin vivre ce que je ressentais comme étant ma vraie vie !


Si, dès le départ, j’ai envisagé de guérir de cette maladie dite incurable (comme une sorte de défi, lancé au corps médical avec lequel je ne me sentais pas en phase), je ne m’imaginais pourtant pas le chemin passionnant que j’allais être amenée à parcourir pendant près de dix ans !


Très vite, je me suis pour ainsi dire détachée des symptômes physiques, pour m’intéresser plus profondément à qui j’étais vraiment en tant qu’être humain, puis en tant qu’âme, ce qui m’a permis de comprendre la raison qui, selon moi, était à la source des manifestations des dysfonctionnements dans mon corps physique. En effet, il était clair pour moi, que la maladie venait d’un décalage entre QUI j’étais vraiment au plus profond de moi (celle que j’étais censée être) et QUI je manifestait dans ma réalité quotidienne, c’est-à-dire qui je m’autorisais effectivement à être parmi les autres.


Tombée dans les pièges de l’ego, influencée par le poids des diktats de la Société, je ne nourrissait plus mon âme depuis des années. Je ne suivais plus les élans de mon cœur, je snobais régulièrement ma guidance intérieure. Et il ne faisait aucun doute pour moi que ce manque de sens et de joie avait fini par impacter mon corps physique. En prendre conscience était une excellente chose, un
bon début , j’ai envie de dire. Mais cela ne suffit pas.
Or, dans un monde complètement perdu dans l’illusion, un monde qui valorise les apparences, « le faire » au détriment de « l’être », il n’est pas si facile que cela de s’affranchir de l’extérieur pour se remettre à l’écoute de l’intérieur et de s’autoriser à être pleinement soi.


Pour moi, en tous cas, cela ne s’est pas fait en un claquement de doigt, juste parce que j’en avais pris conscience. C’est même à ce moment-là que le vrai travail de transformation a débuté !


Alors qu’en septembre 2011, je m’étais naïvement lancé dans l’objectif très « mental » de guérir et de n’avoir plus aucune trace de la maladie dans les six mois suivants, la vie m’a fait découvrir un autre chemin que celui que j’avais initialement envisagé. Un chemin, certes plus long que prévu, mais tellement plus enrichissant que de simplement guérir mon corps. Moi qui avais l’habitude de
tout vouloir contrôler, j’ai petit à petit été amenée à lâcher prise,
jusqu’à même devoir regarder en face l’éventualité de ma propre mort et à l’accepter. J’ai aussi compris pourquoi je ne m’autorisais toujours pas à être pleinement moi-même, alors que je savais pourtant que je tenais là une clé
cruciale. Il faut dire que je reviens de loin concernant l’amour de soi et, probablement par peur d’être rejetée, je sacrifiais mes propres désirs et besoins, pour rentrer dans le moule, pour coller au mieux à ce que je pensais que les autres attendaient de moi.


Le déconditionnement a été laborieux mais, clairement, je ne pouvais rêver mieux que cette
épreuve de la maladie grave, pour enfin me reconnecter non seulement avec qui je suis vraiment mais aussi à cette énergie d’amour, source de toute vie. Petit à petit, mes symptômes de myasthénie (une maladie neuromusculaire rare d’origine auto-immune) se sont améliorés, me permettant un quotidien de plus en plus normal. Depuis quelques mois, je baisse progressivement mon traitement médical, dont j’espère bientôt ne plus avoir besoin. Et à mesure que je comble ce décalage entre ce que je suis censée être et ce que j’incarne vraiment, je sens que je retrouve plus d’énergie, plus de joie, plus de santé, plus de vie !


Grâce à la maladie, je suis allée explorer des recoins de moi-même qui avaient grand besoin d’être mis en lumière.
Grâce à la maladie, j’ai pu guérir des parties de moi qui ne demandaient qu’à l’être, et je m’autorise de plus en plus à jouer mon rôle unique, à ma place unique.
Grâce à la maladie, je me suis découverte guérisseuse, aussi. Un médium m’a, en effet, appris que je faisais partie de la famille d’âme des guérisseurs, tout en étant en transition vers la famille d’âme des chamans. J’ai compris que la maladie incurable était aussi là pour me permettre non seulement de me guérir moi-même, mais également de me connecter à mes dons de guérison.
Alors, bien sûr, l’énergie coule des mes mains et je me suis d’ailleurs formée à la pratique de soins énergétiques, mais c’est essentiellement par le biais de mes écrits que je suis censée contribuer à la guérison du monde, en aidant les autres à révéler le pouvoir transformateur des épreuves que la vie leur envoie.


Sans surprise, après avoir tenu un blog pendant plusieurs années, j’ai donc également ressenti le besoin de mettre tout mon cheminement personnel dans un livre « La maladie, plus grande chance de ma vie »), afin de pouvoir le partager à toute personne qui en aurait besoin. En effet, il est parfois plus facile de s’identifier à quelqu’un d’extérieur dont on lit l’histoire. Si cela vient résonner en nous, cela nous permet, dans un premier temps, de garder malgré tout une certaine distance (volontaire ou non), avec notre propre parcours, si celui-ci est encore trop douloureux pour être regardé en face.
Mais cela peut créer un déclic, une prise de conscience, pour porter ensuite un autre regard sur nos propres épreuves.


Je pense vraiment que les difficultés de la vie ont cette capacité à nous faire plonger à l’intérieur de nous, pour chercher à nous connaître davantage, à oser être qui nous sommes vraiment… En résumé : à révéler le joyau qui est en nous. Mais pour que cela soit possible, encore faut-il ACCEPTER de recevoir ce cadeau de la vie alors que, de prime abord, il ressemble plutôt à une injustice.


Pour bien le comprendre, imaginez que votre meilleure amie vous tende un paquet, avec un grand sourire et le cœur plein d’amour, pensant vraiment vous faire plaisir. Elle a en effet pris soin, dit- elle, de choisir exactement le cadeau dont vous aviez besoin.
Mais vous, vous la regardez, interloqué.e. « Euuh, se moque-t-elle de moi ? » vous demandez-vous, instantanément sur la défensive. En effet, le paquet qu’elle vous offre est absolument hideux, limite repoussant ! Elle n’a visiblement apporté aucun soin à l’emballage. Quel choc, quelle déception !
Vous ne vous attendiez pas à cela de la part d’une amie si intime.
Pourtant, de son côté, elle a l’air sûre d’elle : vous allez « kiffer graaaave » son cadeau, cela pourrait même changer votre vie.
Mais décidément, vous n’arrivez pas à vous saisir du paquet. « Pouah ! mais c’est qu’il sent
carrément mauvais, en plus ! » C’en est trop pour vous. Persuadée d’être la victime d’un gros
canular, vous choisissez (et c’est votre droit le plus strict) de refuser tout net le cadeau de votre amie.


Puis vous vous braquez et, en rage, tournez les talons, refusant d’écouter ses arguments. Il est fort probable que vous passiez ensuite les prochains jours à ruminer après votre amie, à relater cet épisode à qui voudra l’entendre, à vous plaindre allégrement de la cruauté de votre amie et de l’injustice de son acte envers vous.
Heureusement, comme elle est une amie bienveillante, elle ne vous en veut pas, et repasse régulièrement avec son paquet pour tenter de vous convaincre de l’ouvrir.
Si un jour vous acceptez enfin de déballer le paquet, vous verrez que votre amie n’avait pas menti. À l’intérieur, vous trouverez le plus beau, le plus gros et le plus étincelant diamant que vous n’auriez jamais osé rêver de posséder. C’est incroyable, vous n’en revenez pas ! Jamais vous n’auriez pu imaginer cela la première fois que vous avez vu et senti ce paquet…
Et dire que vous avez failli passer à côté !


Les cadeaux de la vie, c’est la même chose. Les plus précieux prennent souvent une forme peu
attirante et notre réflexe tout naturel est de les repousser, de se poser en victime et de camper sur nos positions pour les faire disparaître au plus vite de votre vue.


Or, il n’y a qu’en les acceptant, et en allant fouiller à l’intérieur du paquet, que l’on est en mesure de révéler la beauté de ce qu’ils contiennent !

Si le témoignage de Nathalie vous a plu et si vous souhaitez lire son livre, voici le lien : https://www.thebookedition.com/fr/40368_nathalie-crepin

Pour suivre ses activités :


Une réflexion sur “Nathalie Crépin

  1. Merci Nathalie
    Votre écriture coule comme une rivière joyeuse, c est par elle que votre don de guérisseuse se révèle. Je viens de vous découvrir car je cherchais des articles sur la myasthénie étant moi aussi concernée par cette maladie.
    Votre parcourt avec la maladie est un exemple dont je vais m inspirer . Oui , la maladie est une alliée qui nous ramène à la réalité. A cette réalité engloutie par le flot du quotidien.
    Je suis heureuse de vous avoir rencontrée .

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